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Les républicains espagnols au Guatemala

20 juillet 2021

À propos des républicains espagnols au Guatemala, 1944-1954: le passé fragile des vaincus dans l’exil.

Article proposé par Anne Pérotin-Dumon, Personnalité invitée, IHTP-Paris 8

Cet article a également paru en espagnol : « Los republicanos españoles y la revolución guatemalteca (1944-1954): destinos y memorias del exilio », Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne], Comptes rendus et essais historiographiques, mis en ligne le 21 février 2022.
URL : http://journals.openedition.org/nuevomundo/87413
DOI : https://doi.org/10.4000/nuevomundo.87413

L’ampleur des sources mobilisées et la nouveauté des analyses proposées font de Guatemala, la República Española y el Gobierno Vasco en el Exilio, 1944-1954 d’Arturo Taracena Arriola (2017) une magnifique étude de l’exil républicain espagnol au Guatemala, épisode demeuré méconnu dans la saga des vaincus de la Guerre civile qui ont cherché refuge hors d’Espagne en 1939. L’histoire racontée par Taracena va se nouer autour du fait qu’un gouvernement révolutionnaire, seul d’Amérique centrale à reconnaître la République espagnole en exil, ouvre un plan officiel d’immigration aux républicains espagnols dont la plupart se trouvent en France. La mise en place de ce programme nous replonge dans l’Europe d’après-guerre, ses millions de personnes déplacées et de réfugiés, et les premiers organismes mis sur pied par l’ONU dès sa création en 1945 pour faciliter leur « reclassement ». Autant de questions que l’actualité justement européenne éclaire d’un singulier reflet. Quand un coup d’État monté par la CIA renversera le gouvernement révolutionnaire du Guatemala, les républicains espagnols désormais personae non gratae devront reprendre le chemin de l’exil. Les pages les plus neuves de ce livre invitent à une large réflexion sur les coûts de l’exil qu’un coup d’État ayant fait date dans les annales de la Guerre froide, met brutalement en lumière. Taracena montre en particulier combien il a rendu les mémoires fragiles, celles des familles de républicains espagnols autant que du Guatemala qui les avait accueillis.

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